L'affaire Tapie et ses vingt ans de rebondissements peuvent-ils être
expliqués simplement ? C'est le pari que fait francetv info en imaginant
l'expliquer à des enfants.
Un homme d'affaires, une ministre, des juges-arbitres et des billets. Voilà en substance les principaux acteurs de l'affaire Tapie,
dont tu entends parler tous les jours à la télévision ou à la radio.
Mais as-tu tout compris ? Francetv info t'explique tout pour briller
dans la cour de récré.
1 Des baskets très chères
Tout commence il y a vingt ans, quand tu n’étais pas né(e). Un homme d’affaires très célèbre (il a présenté des émissions de télé
et chanté quelques chansons), Bernard Tapie, doit choisir : s’il veut
devenir ministre, il doit vendre son entreprise, Adidas - la marque de
tes baskets.
Sans se poser de questions, il confie la
vente à sa banque, le Crédit lyonnais, et en obtient 315 millions
d’euros. Parmi les acheteurs se trouve en fait la banque elle-même. Sauf
que, normalement, elle n’en a pas le droit. Toujours est-il qu’elle
revend la société pour 700 millions d’euros, deux fois plus cher. Elle
gagne donc beaucoup d’argent entre-temps.
2 La colère de Bernard Tapie
Quand
Bernard Tapie apprend cela, il n’est pas content. Du tout. D'autant que
le Crédit lyonnais l'a aussi ruiné en s'occupant de ses autres
affaires. Mais de son côté, la banque, qui appartenait à la France, a
aussi fait faillite. Désormais, l'Etat est responsable de ce qu’a fait
cette banque, par l’intermédiaire de ce qu’on appelle le “CDR”.
Alors Bernard Tapie se tourne vers la France pour demander de l’argent.
Il veut que soit réparé ce qu'il considère comme une injustice.
En 2005, après de très longues discussions, les
juges finissent par dire que Bernard Tapie a raison d’être en colère et
demandent que 135 millions d’euros lui soient donnés. Tout pourrait
s’arrêter là, mais un an plus tard, des juges encore plus importants,
ceux de la Cour de cassation, déclarent tout le contraire. Pour eux, le
Crédit lyonnais n’a rien fait de mal et Bernard Tapie n’a plus le droit
de recevoir de l’argent.
3 ne montagne d’or
Au
bout de quinze ans, l’histoire commence à être vieille et ne trouve
toujours pas de solution. Pour en finir, la nouvelle ministre de
l’Economie, Christine Lagarde - qui s’occupe alors de l’argent de la
France -, décide de demander son avis à un “tribunal arbitral”,
c’est-à-dire privé. Les juges qui le composent ne sont pas ceux de la
République, ce sont des personnes choisies par les deux camps. Ce
tribunal spécial permet de prendre une décision plus rapidement et de
manière plus secrète.
C’est ce que voulait Bernard Tapie, mais ça
ne plaît pas aux collègues de Christine Lagarde, qui se demandent
pourquoi elle n’utilise pas des juges ordinaires. Malgré ces reproches,
trois personnes sont choisies pour décider du sort de Bernard Tapie :
Pierre Estoup, Pierre Mazeaud et Jean-Denis Bredin.
Après de longues discussions, ils donnent raison à
Bernard Tapie. Pour eux, l’homme d’affaires a été volé lors de la vente
d’Adidas. Et pour cela, il reçoit deux fois plus d’argent qu’avant :
403 millions d’euros. C’est la France qui va payer.
4 ne histoire trop belle pour être vraie ?
Cela
fait beaucoup d’argent. Mais Christine Lagarde refuse de faire appel,
c’est-à-dire de demander une nouvelle décision. Rapidement, des députés,
ennemis politiques de la ministre et du président de l’époque, Nicolas
Sarkozy, se posent des questions. Même chose pour la justice qui
s’interroge sur :
Christine Lagarde. Pourquoi
a-t-elle choisi de confier l’affaire à des juges-arbitres ? L’a-t-elle
fait pour que Bernard Tapie ait gain de cause ? Pour le savoir, des
juges lui ont posé des questions et l’ont placée sous le statut de témoin assisté. Cela veut dire qu’ils pensent qu’elle n'a pas fait de bêtise, ou qu'ils n'en ont pas la preuve.
Stéphane Richard. Le plus proche collègue de Christine Lagarde est lui aussi dans le viseur. Il a été mis en examen
pour “escroquerie en bande organisée” (un peu comme si tu étais
convoqué dans le bureau de la directrice parce qu’elle pense que tu as
volé la gomme d’un copain avec Thomas). Lui se défend et assure qu’il n’a rien fait de mal.
Pierre Estoup.
Le juge-arbitre a-t-il décidé que Bernard Tapie devait recevoir de
l’argent parce qu’ils étaient amis ? C’est ce que cherchent à savoir les
enquêteurs, qui l’ont mis en examen, lui aussi pour “escroquerie en
bande organisée”. Chez lui, ils ont trouvé un livre de Bernard Tapie. L’homme d’affaires y avait écrit une dédicace, en 1998 : "Je vous remercie avec toute mon affection." Mais les deux hommes jurent qu’ils ne se connaissaient pas.
Nicolas Sarkozy. Derrière toute cette histoire, c’est l’ancien président de la République qui est indirectement visé.
Car avant qu’il soit élu par les Français, Bernard Tapie avait dit qu’il le trouvait super et l'a rencontré avant que la ministre choisisse l'option du tribunal arbitral. Certains pensent même que c’est Nicolas Sarkozy qui a demandé qu’on avantage son ami, pour le remercier de son soutien.
monsieur Bernard Tapie, c’est l’Arsène Lupin
de la politique avec l’esprit de All Capone,
avec lui il n’y a pas d’argent sans magouille,
même une ancienne prostituée de 93 ans,
Il ferait en sorte qu’elle rapporte encore de l’argent
?
cette affaire-là,
ce n’est pas de la dynamite, c’est de la glycérine !!!
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