Le député wallon Bernard Wesphael, soupçonné de l’assassinat de son épouse, est l’un des fondateurs d’Ecolo en 1980. En 1987, le Liégeois a été élu conseiller provincial puis a bénéficié, en 1999, de l’excellent score des Verts pour rejoindre le parlement wallon en tant que député.
Très opportuniste, l’homme qui est qualifié de «  véritable animal politique », « arriviste  » et «  sans scrupule  », n’a pas hésité à se démarquer du mouvement, prenant parfois position contre les 3 ministres écolos en place à la Région wallonne ou à la Communauté française entre 1999 et 2004. En 2003, il a brigué le secrétariat fédéral en compagnie de Paul Lannoye mais a échoué face à Jean-Michel Javaux et Evelyne Huytebroeck.
En 2004, les Verts ont fait face à une débâcle aux élections. Celui qui ne s’était pas fait que des amis au sein du parti a été l’un des trois rescapés d’Ecolo au parlement wallon. Il y a mené l’opposition des Verts face à une majorité PS-cdH. En 2009, quand Ecolo a renoué avec le succès et a pris la troisième place dans le paysage politique francophone, Bernard Wesphael n’a pas été repris dans le casting ministériel ni à la présidence de l’assemblée et a dû se contenter du poste de chef de groupe.
Déçu, il est apparu de plus en plus comme dissident du parti, qualifié de « marginal d’Ecolo » ou encore de « trublion ». En mai 2011, il a lancé un « courant de pensée » baptisé « Ecologie et laïcité », sans rencontrer un grand succès.


Début mars 2012, il a de nouveau brigué la co-présidence d’Ecolo avec la fonctionnaire européenne Marie Corman. Le duo n’a cependant recueilli que 15 pc des voix, son groupe lui préférant le tandem Emily Hoyos-Olivier Deleuze. Dans le même temps, il avait vu le perchoir wallon, jusque-là occupé par Emily Hoyos, lui échapper au profit de Patrick Dupriez.
Le Liégeois avait alors annoncé qu’il allait « prendre du recul » pour réfléchir à ses engagements au sein d’Ecolo. Fin avril, celui qui s’était rapproché du Front de gauche, du candidat à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon, a annoncé qu’il lançait le Mouvement de Gauche, un parti et mouvement d’éducation populaire, laïque, aux idées écologiques.
Début septembre 2013, Bernard Wesphael a cependant annoncé qu’il envisageait de quitter le Mouvement de Gauche dont il assurait la présidence. Le député wallon avait expliqué qu’il craignait ne plus y retrouver la ligne politique qu’il avait voulu développer. Il semble cependant que cette annonce ne soit qu’une « tactique politique » visant à écarter certaines personnes du Mouvement avant les élections de juin 2014.
Au niveau personnel, Bernard Wesphael, âgé de 55 ans, est papa de deux enfants, une jeune fille âgée de 21 ans et un jeune garçon, issus de deux unions précédentes. Il y a un an, il a épousé Véronique Pirotton, maman d’un adolescent. Agée de 42 ans, Véronique Pirotton est connue dans le milieu des media liégeois. Elle a en effet travaillé pour la télévision locale RTC Télé-Liège avant de rejoindre l’intercommunale liégeoise de soins spécialisés, ISoSL, où elle était chargée de communication. Elle collaborait également à une émission littéraire pour la RTBf.
Elle a été retrouvée morte jeudi dans une chambre d’hôtel à Ostende, où elle passait quelques jours de vacances avec son époux. Celui-ci a été inculpé pour assassinat et écroué à la prison de Bruges. Il nie les faits et évoque la thèse du suicide. Une autopsie du corps est en cours samedi matin.