lundi 30 septembre 2013

La campagne est lancée

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"La N-VA, c'est tout pour Anvers, rien pour Bruxelles"
MATHIEU COLLEYN
Guy Vanhengel (Open VLD), ministre régional du Budget, affirme que Bruxelles-Capitale est mieux gérée que ce que laisse entendre fréquemment la N-VA. En 2014, il préférerait que les nationalistes flamands ne se trouvent au pouvoir nulle part...
Guy Vanhengel ne boude pas son plaisir. Le ministre du Budget de la Région bruxelloise et chef de file des libéraux néerlandophones de la capitale annonce un équilibre budgétaire avec deux ans d’avance sur les prévisions. Et ne mâche pas ses mots à l’égard de la N-VA qui, selon lui, pollue le débat politique à coups de déclarations mensongères.

Les finances de la Région bruxelloise sont donc saines… 
Elles sont à nouveau saines parce que nous avons fait comme dans les autres entités du pays. On a coupé dans les dépenses, serré la vis et diminué les frais de fonctionnement. On le fait depuis quelques années. Lorsque je suis entré au gouvernement bruxellois, on avait un déficit qui dépassait les 300 millions. En travaillant durement, nous sommes parvenus à l’équilibre. Et ce, aussi grâce au plus juste financement de Bruxelles obtenu dans la sixième réforme de l’Etat. Comme je l’avais promis, avec un financement correct, les efforts sur le déficit seraient fournis. On y est. 

La Région bruxelloise parvient-elle à renverser l’image négative véhiculée en Flandre?
Un des grands préjugés par rapport à Bruxelles est en train de tomber : "Bruxelles est mal gérée". Nous démontrons que nous savons gérer si on nous donne les moyens qui correspondent à notre force économique au sein du pays. Nous avons 350 000 personnes qui viennent travailler chez nous chaque jour, qui profitent des investissements que nous faisons mais ne participent pas au financement de l’ensemble. 

Un stade, un musée, un nouveau Plan propreté, un million d’arbres plantés. Ces grands projets ne servent-ils pas à cacher un bilan en demi-teinte de votre gouvernement ? En termes de logement ou d’emploi par exemple.
On ne peut pas dire que la Région ne parvient pas à créer de l’emploi. Nous sommes le bassin d’emploi le plus important du pays. Mais le grand problème, c’est que beaucoup de ces emplois nécessitent de hautes qualifications. Il y a un problème d’enseignement. Ce sont les Communautés qui doivent prendre leurs responsabilités à cet égard, mais on y travaille. Ensuite, il faut chercher les secteurs économiques où la croissance profite à des personnes qui ne sont pas universitaires. 

Parlons élections: les néerlandophones se présenteront-ils sur une liste unique à la Chambre? 
Je cherche des kamikazes (rires). Je crois que chaque parti participera aux élections en sachant que les voix qu’ils pourront récolter ne suffiront pas pour obtenir un siège à la Chambre. Faire collaborer tous ces partis pour faire une liste unique me semble infaisable. Où siégerait l’élu qui en sortirait? Comme indépendant ? En solitaire ? Pourquoi les autres partis favoriseraient-ils un siège pour un autre sachant que cela peut peut-être faire basculer une majorité?

Si vous étiez dans le premier parti, vous plaideriez pour une liste unique… 
Mais je suis dans le premier parti… 

Dans les sondages, c’est la N-VA. 
Ils nous frôlent mais dans les résultats effectifs c’est nous, depuis quelques années déjà. 

La N-VA multiplie les déclarations choc… Comment analysez-vous cette stratégie?
Ce sont des déclarations mensongères. Sur la prison au Maroc, c’est irréfléchi. C’est impossible et ça ne sert à rien. Mais ça peut marcher dans l’électorat. Cela démontre que la N-VA se rapproche de plus en plus des idées du Vlaams Belang.

En a-t-elle jamais été éloignée? 
Elle a toujours fait croire qu’elle en était éloignée. C’est cela qui est mensonger. Et ce qui est encore mensonger, c’est qu’elle n’avoue pas qu’elle est un parti séparatiste. Tout ce discours soi-disant confédéraliste. Quelle en est l’utilité ? Attirer les autres partis pour les mettre dans le bain. C’est un jeu sémantique qui cache le séparatisme. Et ce dernier ne peut qu’appauvrir l’ensemble du pays, Flandre comprise ! C’est ce que je m’efforce d’expliquer. Il y a des dogmes qui s’installent suite au discours N-VA. Mais ces dogmes ne se vérifient pas dans la réalité. Comme pour la gestion de Bruxelles.

Il ne vaut mieux pas que la N-VA se retrouve au gouvernement fédéral, à vous entendre?
Il vaut mieux qu’elle ne se retrouve nulle part.

Avec cette divergence, gouverner avec elle… Difficile ou impossible?
Il ne faut jamais dire jamais mais ce sera difficile. Ils essayent de faire croire qu’ils veulent s’occuper de Bruxelles. Les Bruxellois doivent savoir que la N-VA ne peut rien leur apporter. La finalité de la N-VA, c’est d’en compliquer la gestion pour parvenir à l’indépendance de la Flandre. 

Pour "récupérer" Bruxelles?
Non. S’introduire ici pour faire sauter la baraque. Il n’y aura pas d’indépendance flamande sans faire sauter les institutions belges et bruxelloises. Leur discours est mensonger, je le répète.

Et raciste?
Non, je n’oserais pas dire cela. Stigmatisant parfois, par rapport aux francophones ou même aux Bruxellois. Le dédain avec lequel ils parlent de nous ! Vous savez ce qu’on me dit en Flandre ? Que M. Bourgeois veut changer l’inscription de la tour de l’Yser. Avant c’était AVV VVK, "Alles voor Vlaanderen Vlaanderen voor Christus". Maintenant il va mettre AVA NVA : "Alles Voor Antwerpen Niks Voor Anderen". Tout pour Anvers rien pour les autres. C’est un des éléments de ce parti : tout est axé sur la future capitale de la Flandre : Anvers.

Vous négocierez avec la N-VA en 2014? 
De préférence pas. Mais il faut attendre les résultats. J’ai l’expérience du fait que ceux qui votent pour les partis néerlandophones de Bruxelles sont plus sages qu’on ne le pense et que quand des problèmes de ce type-là peuvent surgir, la volonté est de renforcer ceux qui défendent Bruxelles. 

Votre collègue Bruno De Lille (Groen) parle d’accord préélectoral entre l’Open VLD et le SP.A qui est dans l’opposition.
La vérité? C’est le "running gag" du moment. Cela m’amuse beaucoup. Du fait que nous ne sommes pas en bagarre permanente, ce qui serait dommage puisque Pascal Smet (future tête de liste SP.A à la Région) est ministre de l’Enseignement, on nous soupçonne. Là où probablement l’arithmétique ne permettra pas à deux partis de fonctionner à eux seuls.

Il faut reconnaître que Guy Vanhengel connaît ses dossiers, parle rarement pour ne rien dire mais... la campagne électorale est lancée (avant l'heure), alors ....
Que va t'il sortir de l'isoloir de mai 2014??????????????

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