dimanche 4 août 2013

Au Maroc, la grâce accordée à un pédophile espagnol fait scandale





Condamné à 30 ans de prison en 2011 pour viol sur des enfants de quatre à 15 ans, l'homme a bénéficié d'un pardon royal. Le roi a demandé l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.Le roi d'Espagne, Juan Carlos, en visite officielle à Rabat (Maroc) aux côtés du roi du Maroc, Mohamed VI, le 16 juillet 2013.


Le roi d'Espagne, Juan Carlos, en visite officielle à Rabat (Maroc) aux côtés du roi du Maroc, Mohamed VI, le 16 juillet 2013. ( MAXPPP)

Un pédophile espagnol gracié, des centaines de manifestants dans la rue et un roi du Maroc embarrassé. Depuis la libération vendredi 2 août de Daniel Galvan Vina, condamné à 30 ans de prison au Maroc pour avoir violé onze mineurs âgés de quatre à quinze ans, le Maroc est secoué par un scandale d'Etat. A tel point que le roi Mohamed VI a dû lancer une enquête.Pourquoi a-t-il été libéré ?

Pourquoi a t-il été libéré?

L'Espagnol doit sa libération à une grâce royale : elle lui a été accordée ainsi qu'à 47 autres de ses compatriotes par Mohamed VI, roi du Maroc, à la demande du roi d'Espagne Juan Carlos. Le roi du Maroc accorde traditionnellement sa grâce à des prisonniers à l'occasion d'événements particuliers, en l'occurrence le jour du Trône, mardi 30 juillet.

Qu'est-ce qui a poussé les deux monarques à le libérer ? Le site d'informations marocain Lakome, affirme que Galvan serait en réalité un Irakien naturalisé espagnol pour services rendus pendant la guerre en Irak, et que sa libération ferait suite à une demande des services secrets espagnols. Une information jugée plausible par le quotidien espagnol El Païs, qui a trouvé des incohérences dans le passé supposé du condamné. Les services de renseignement espagnols ont démenti l'information.

Que demandent les manifestants ?

Tout royal qu'il fut, ce pardon ne passe pas. Vendredi, des centaines de personnes sont descendues dans les rues à Rabat, la capitale du Maroc, et d'autres villes du pays pour manifester leur colère. 
"Nous sommes ici pour déterminer qui est responsable de ce pardon. C'est une honte qu'ils vendent nos enfants", a déclaré Nadjia Adib, présidente de l'association "Touche pas à mon enfant". Plusieurs manifestants ont été blessés lors de l'intervention des forces de l'ordre alors qu'ils tentaient de se rassembler devant le Parlement.
Des policiers interpellent un manifestant protestant contre la libération du pédophile espagnol Daniel Galvan Vina, le 2 août 2013 à Rabat (Maroc).
Des policiers interpellent un manifestant protestant contre la libération du pédophile espagnol Daniel Galvan Vina, le 2 août 2013 à Rabat (Maroc). (FADEL SENNA / AFP)

La manifestation de Rabat a eu lieu dans le cadre d'une campagne entamée trois jours auparavant sur internet : les manifestants demandaient que le pardon royal soit révoqué et que le ressortissant espagnol soit ramené en prison. Le gouvernement marocain a annoncé peu après qu'il avait été expulsé vers son pays d'origine. Des appels ont été lancés pour la poursuite du mouvement mardi et mercredi à Casablanca et Rabat.

Comment a réagi le roi ?

Après un silence embarrassé, le roi Mohamed VI est sorti de sa réserve. Samedi soir, il a ordonné par communiqué une enquête "en vue de déterminer les responsabilités et les points de défaillance qui ont pu mener à cette regrettable libération". Elle doit permettre "d'identifier le ou les responsables de cette négligence afin de prendre les sanctions nécessaires".
Le Palais royal a pris le soin de préciser que "le roi n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné"."Il est évident que jamais le souverain n'aurait consenti" à ce que ce prisonnier "puisse arrêter de purger sa peine, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux" commis.
Un peu plus tôt, le ministère marocain de la Justice avait, lui, précisé que le pardon avait été accordé en raison des intérêts nationaux d'amitié entre les deux pays, et que Daniel Galvan Vina était désormais interdit de territoire marocain. Une maigre consolation au goût bien amer pour les familles de victimes



encore une histoire de nationalité à dormir debout !
 

2 commentaires:

  1. On ne pourra pas reprocher à notre nouveau Roi Philippe d'avoir gracié qui que ce soit. Un sans faute pour notre monarchie.

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    1. oui d’accord , bien qu’il faut dire que nous voyons souvent des individus qui sont arrêtés par exemple en 2012 alors qu’ils auraient du se trouvé en prison jusqu’en 2020, probablement que dans notre pays on estime que certains individus on droit une dizaine de fois a une deuxième chance.

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