lundi 1 juillet 2013

Le risque d'une dérive violente ?

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Egypte: l'opposition appelle Mohamed Morsi à quitter le pouvoir
Quatre ministres égyptiens ont présenté lundi leur démission, au lendemain de manifestations massives contre le président islamiste Mohamed Morsi, qui ont fait au moins seize morts, selon un nouveau bilan, a indiqué à l'AFP un haut responsable gouvernemental. Ses adversaires, rassemblés derrière une pétition exigeant sa démission et une élection anticipée se sont rassemblés en masse au Caire et dans d'autres villes du pays.
Les ministres du Tourisme, de l'Environnement, des Communications, et des Affaires juridiques et parlementaires ont remis ensemble leurs lettres de démission au Premier ministre Hicham Qandil, selon la même source.
Ces démissions interviennent au lendemain de manifestations qui ont provoqué la mort d'au moins 16 personnes, dont huit dans des heurts entre partisans et adversaires du président islamiste Mohamed Morsi au Caire, a indiqué lundi le ministère de la Santé.
Pour le premier anniversaire de son accession au pouvoir, le président égyptien Mohammed Morsi a pu mesurer son impopularité. Un désaveu massif et pas mal de craintes pour les jours qui viennent. Le mouvement Tamarrod lui donne deux jours pour quitter le pouvoir.
L'armée estime à "plusieurs millions" le nombre de manifestants anti-Morsi descendus dans la rue, a déclaré à l'AFP une source militaire. Il s'agit "de la plus grande manifestation de l'histoire de l'Egypte", a ajouté cette source sous couvert de l'anonymat.
 L'opposition a donc réussi son test  : elle a rassemblé  des millions de personnes dans les rues contre le président Mohamed Morsi Celui-ci  a esquissé un geste d'ouverture. Mais le front de salut national, qui regroupe l'opposition laïque, de la gauche aux courants libéraux n'y croit pas.
Un ultimatum de 24 heures pour quitter le pouvoir
Et puis le mouvement Tamarrod, créé en avril, a quant à lui mobilisé sur ce seul mot d'ordre : démission.
Tamarrod, à l'origine de la contestation contre Mohamed Morsi, a d'ailleurs appelé lundi le chef de l'Etat à quitter le pouvoir avant mardi menaçant d'engager un mouvement de "désobéissance civile".
"Nous donnons à Mohamed Morsi jusqu'à mardi 2 juillet à 17H00 pour quitter le pouvoir et permettre aux institutions étatiques de préparer une élection présidentielle anticipée", affirme un communiqué de Tamarrod publié sur son site internet. En cas de refus, "mardi 17H00 sera le début d'une campagne de désobéissance civile totale".
Le risque d'une dérive violente ?
 Mais les partisans de Mohammed Morsi défendent sa légitimité : c'est le premier président égyptien élu lors d'un scrutin démocratique. Il avait obtenu 13 millions de voix. Son mandat se termine en 2015.
 Dans l'immédiat, c'est une dérive dans la violence qui est à craindre. Il y a quelques affrontements directs entre partisans et adversaires du président Morsi, comme vendredi au Caire ou le bâtiment de la confrérie des frères musulmans a été attaqué par une centaine  d'hommes non identifiés. Les partisans de Morsi  ont réagi : des coups de feu ont été tirés. Un homme a été tué.
 Pour l'ensemble de la journée, et à travers le pays, au moins seize personnes ont été tuées en marge de manifestations, dont huit dans des affrontements entre pro et anti-Morsi au Caire, a indiqué lundi le ministère de la Santé dans un nouveau bilan.
Cinq personnes ont été tuées au sud du Caire, dans la vallée du Nil : trois à Assiout, une à Beni Souef et une à Fayoum. Des affrontements similaires avaient déjà fait huit morts, dont un Américain, en milieu de semaine dernière. Et de 250 à 7000 blessés.
L'armée va-t-elle rester neutre, ou intervenir si la situation dégénère ? La semaine dernière, le ministre de la Défense avait évoqué une possible intervention si la situation devenait incontrôlable.
Françoise Nice

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