mardi 30 juillet 2013

Rien ne va plus

http://www.lavenir.net/
L’ÉDITO PAR PHILIPPE MARTIN
Edito : la couillonne du MR
La conseillère du MR n’a pas survécu politiquement à son tweet assassin. Difficile équilibre entre liberté d’expression et vie publique sur les nouveaux médias.
Le MR, en la personne de son président, n’a pas apprécié. Il ne doit pas avoir le même sens de l’humour que sa conseillère puisque celle-ci a été remerciée hier après avoir posté son tweet sur les «couillons de Compostelle».
Sanction cinglante et irrévocable, de la part de Charles Michel qui n’accepte pas qu’un conseiller puisse transgresser «des valeurs essentielles pour le parti, telles que le respect des victimes, des familles et de la religion».
Au-delà des avis des uns et des autres, y compris en interne, sur la pertinence du propos grinçant, il va de soi qu’un parti comme le MR ne pouvait prendre le risque de heurter une partie de l’opinion à moins d’un an des élections, en s’aliénant tous les électeurs «croyants». Au point d’irriter les autres, ceux qui adhèrent davantage à la défense des libertés, comme le laisse supposer les fondements d’un parti libéral…
Si l’incident peut faire débat du point de vue politique, il agite surtout la sphère des médias et tous ceux qui s’interrogent, avec raison, sur les frontières de la liberté d’expression. Parce que le message de Gaëlle Smet a été diffusé à titre privé avec l’avertissement d’usage : «les propos sur Twitter n’engagent que moi», ce qui devrait, en principe, lever toute ambiguïté. Mais ce n’est pas le cas : le «gazouillis» de l’ex-conseillère met plutôt en évidence la difficulté à dissocier le domaine privé de l’espace public pour une personne connue, exerçant dans les médias, dans le monde politique ou dans tout autre secteur en vue.
Et si, dans l’absolu, il n’y a pas de restrictions à la liberté d’expression – hormis celles de la loi – il existe des limites qui sont celles des circonstances, de l’auditoire, du statut de la personne et de la nature du média utilisé. Autant de paramètres impossibles à maîtriser sur un support comme Twitter qui fonctionne dans l’instantané et qui diffuse le message à la planète entière.
Pour ne pas s’en être souvenue et pour ne pas avoir usé de ce média avec le minimum de retenue compatible avec sa fonction, c’est la conseillère politique elle-même qui risque de passer pour la «couillonne» du MR…

La preuve que le cas "Luc Trullemans" n'est pas isolé. Les contenus divergent mais se ressemblent.

La modernité est un luxe pour la chasse aux sorcières.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire