mardi 30 juillet 2013

Des libérés... évadés

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Au Pakistan, plus de 250 détenus s'évadent
Plus de 250 détenus, dont plusieurs dizaines de combattants islamistes, ont été libérés tard lundi 29 juillet, dans l'assaut par les talibans pakistanais de la prison de Dera Ismaïl Khan, ville de la province du Khyber Pakhtunkhwa située près du Waziristan du Sud. Cette zone tribale semi-autonome sert de repaire aux talibans et à d'autres groupes liés à Al-Qaida. Au moins 13 personnes ont perdu la vie lors de l'offensive dont 6 policiers et 4 prisonniers.
"Un total de 248 prisonniers se sont évadés, six ayant été repris par la police un peu plus tard", a déclaré un haut responsable pakistanais, Mushtaq Jadoon, à la chaîne de télévision Ary News, précisant que 30 d'entre eux étaient des insurgés combattants.
ROQUETTE, MORTIER ET ARME AUTOMATIQUE
Selon M. Jadoon, des insurgés ont piégé la prison avec des dizaines d'engins explosifs dont 14 ont été neutralisés. "La police et d'autres forces de sécurité s'efforcent de sécuriser la prison", a-t-il expliqué. Les autorités ont imposé le couvre-feu dans la ville.
Les assaillants, vêtus de l'uniforme de la police locale, ont attaqué la prison à la roquette, au mortier et à l'arme automatique avant d'entrer dans le bâtiment pour libérer les centaines d'insurgés islamistes qui y sont détenus. "Ils ont d'abord détruit un véhicule blindé de la police stationné devant l'entrée principale", tuant deux policiers, selon Mushtaq Jadoon.
Shahidullah Shahid, un porte-parole des talibans pakistanais, un groupe islamiste armé luttant depuis six ans contre le pouvoir à Islamabad jugé pro-américain, a revendiqué l'attaque. La prison centrale de Dera Ismaïl Khan compte jusqu'à 5 000 prisonniers, incluant 300 insurgés écroués pour avoir déjà attaqué les forces de sécurité pakistanaises ou perpétré des attentats contre la minorité musulmane chiite, selon le chef de la police locale. Cet assaut rappelle celui en avril 2012 contre la prison de Bannu, aussi située dans le nord-ouest du pays, près de la frontière afghane, qui avait permis de libérer environ 400 insurgés, dont Adnan Rashid, ancien porte-parole des talibans pakistanais.

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