mardi 9 juillet 2013

Imbroglio sur la date du début du ramadan en France

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Le CFCM avait décrété, en se basant sur des données scientifiques, que le ramadan débutait ce mardi
L'argument a été rejeté par la plupart des mosquées françaises, qui estiment que seule l'observation de la lune à l'oeil nu permet de déterminer la date du début du jeûne
Face à la fronde, le CFCM a fait machine arrière et annoncé que le ramadan débuterait mercredi, comme au Maghreb ou dans le Golfe persique
L'UOIF s'insurge de cette décision
Quand commence le ramadan cette année? La plus grande confusion règne ces dernières heures au sein de la communauté musulmane française, tiraillée entre les décisions prises par les instances représentatives nationales, et les mosquées locales. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait en effet annoncé le 9 mai, et reconfirmé lundi, que le mois de jeûne commencerait ce mardi. Mais la majorité des mosquées, dont celles de Paris et de Lyon, ont décrété que le ramadan débuterait mercredi. Désavoué, le CFCM a fini par faire marche arrière et a annoncé mardi dans l'après-midi que le ramadan débuterait le lendemain matin.
Une querelle théologique est au centre de la polémique. Le calendrier musulman est basé sur l'observation de la lune. Le soir du 29e jour du huitième mois lunaire de l'année, dit «nuit du doute», le ciel doit être observé. Si le premier quartier de lune est visible, alors le ramadan commence le lendemain matin. S'il est invisible, le mois de jeûne débutera le surlendemain. Il est donc impossible de décréter à l'avance la date du début du ramadan.
Le CFCM avait néanmoins décidé cette année de changer de méthode, et de privilégier les calculs astronomiques pour déterminer la position de la lune. Cette solution avait été adoptée au niveau mondial lors de la Conférence Internationale sur l'Observation de la lune de 1978, mais n'a été finalement suivie que par la Turquie, la Grande-Bretagne et les pays d'Europe de l'Est.
«Nous espérions que le recours à la solution scientifique permettrait de résoudre le problème de la date du début du ramadan», déclare Dalil Boubakeur, nouveau président du CFCM. Validé par l'ensemble des membres de l'instance nationale, la méthode scientifique avait permis de décréter, le 9 mai, le début du ramadan au 9 juillet. Autre avantage avancée de cette solution: permettre aux musulmans français, et notamment les salariés, de mieux s'organiser en vue de ce mois de jeûne en connaissant à l'avance la date de début.
Le CFCM désavoué par sa base
Mais les mosquées françaises ne l'ont pas entendu de cette oreille. «Cette décision était inique, injuste et inapplicable, car elle ne respecte pas les principes de la religion», explique le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane. «Le CFCM a pris cette décision de manière unilatérale, sans consulter les mosquées, ni faire de la pédagogie auprès des croyants. Ils ont pêché en pensant que la communauté suivrait les yeux fermés».
Pour ne rien arranger à la querelle, la lune était invisible lundi, lors de la nuit du doute. Les pays du Maghreb et du Golfe persique ont donc annoncé que le ramadan débuterait officiellement le 10 juillet. Plus d'une centaine de mosquées françaises leur ont emboîté le pas lundi au nom de la tradition, semant la confusion chez les croyants

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