samedi 24 août 2013

On patauge dans l'enseignement

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Livre brûlot contre l’enseignement  : dix phrases chocs

Bravo à vous Monsieur Andriat, je crains que vous ne sortiez pas indemne de cet incendie
Frank Andriat , un enseignant vient de saisir sa plume pour dire tout le mal qu’il pense de la politique d’enseignement. Un brûlot qui s’en prend aux théoriciens de l’école. En voici dix phrases chocs...
Frank Andriat aest professeur de français et auteur d’une trentaine de livres. Il vient de publier un pamphlet d’une centaine de pages découpé en dix commandements. Il y pourfend la politique d’enseignement menée depuis une vingtaine d’années en Belgique francophone.
«Il aurait peut-être été bon d’en nuancer certains passages, mais j’ai voulu lui conserver la colère qui l’a fait naître  », explique Frank Andriat.

Ci-après, dix phrases clés parmi des dizaines.

1. Résistance
«Il est urgent et bénéfique de s’indigner. Créons mille villages d’Astérix et résistons, résistons vaillamment ! Ne nous laissons plus détruire par les modes pédagogiques qui nous submergent.  »

2. Pédagogie
«Au maître, il n’est plus demandé de forger des caractères, de créer des humanités, mais d’entraîner des techniciens.  »

3. Échec
«Enseigner n’est pas un tour de magie où tout se termine bien comme dans un feuilleton américain. Enseigner, c’est se confronter à la vie avec ses ombres et ses lumières.  »

4. Méthodologie
«Se farcir le cerveau de mille connaissances ? Une aberration pédagogique !  »

5. Désintérêt
«Il est urgent de remettre les pendules à l’heure. Ce ne sont pas les pubs du ministère qui invitent les jeunes à s’engager dans le métier qui amélioreront la situation.  »

6. Malaise
«Il est salutaire et urgent de secouer le cocotier, de dire ce qui ne va pas, même si c’est mal vu.  »

7. Mixité sociale
«Madame la ministre peut se targuer d’avoir ouvert les écoles à tous ! En surface seulement.  »

8. Démotivation
« L’école est en panne de sens, en panne d’essence aussi, de saveur et plus personne n’y trouve plat à son goût.  »

9. Pénurie
«Aujourd’hui, l’Église est désertée et les écoles le seront bientôt. Plus de prêtres, plus de maîtres. La société perd les piliers qui la maintenaient.  »

10. Avenir
«En reconnaissant et en corrigeant les erreurs du passé sans l’éradiquer avec violence, revenons à une simplicité créatrice où chacun retrouvera un rôle dont il pourra être fier et qu’il sera libre de remplir, avec les moyens qui sont les siens.  »


Réaction de Madame la Minsitre à l'enseignement Marie-Martine SCHYNS
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« L’école mérite mieux qu’un pamphlet »
Le livre de Frank Andriat n’a pas manqué de faire réagir la ministre de l’Enseignement, Marie-Martine Schyns. Une réaction où se mêlent compréhension (la ministre était encore enseignante jusqu’à il y a peu) et perplexité  : « Pourquoi tant de venin ? » demande-t-elle à l’auteur dans un courrier.
La ministre a lu durant ses «vacances studieuses» (NDLR  : elle vient de prendre ses fonctions suite à la démission surprise pour raisons de santé de Marie-Dominique Simonet) le dernier livre du professeur schaerbeekois ainsi qu’un de ses ouvrages précédents, Vocation prof.
Si Mme Schyns dit «avoir lu avec plaisir» le premier ouvrage, son sentiment est tout autre envers le second. «Pour moi, l’école mérite mieux qu’un pamphlet», explique-t-elle, avant de nous renvoyer vers la réponse qu’elle a rédigée à l’adresse de M. Andriat  : «Je crains qu’ici, vous ne donniez une idée non seulement grossie, mais surtout faussée de la réalité : d’un côté les puissants pétris de certitudes et de l’autre les artisans, qui mouillent leur chemise…»
La ministre nous dit pouvoir «comprendre certaines remarques, notamment sur des réformes passées qui n’ont peut-être pas été faites suffisamment en concertation avec le terrain. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que depuis 2009, Marie-Dominique Simonet n’a fait que travailler avec le terrain. Chaque fois qu’elle a mis en place quelque chose, c’est quelque chose qui venait de la base. Elle procédait toujours avec des expériences pilotes, avec des «bonnes pratiques» qui fonctionnaient quelque part et qu’on essayait d’étendre.»
Marie-Martine Schyns entend aussi défendre le travail de ceux que Frank Andriat qualifie de «pédagogues intégristes»  : « Les gens qui font de la didactique ont été profs aussi. On ne sera pas toujours d’accord sur toutes les idées. Mais on ne peut pas dire que les gens qui sont dans les cabinets ou dans l’enseignement supérieur ne sont jamais dans les classes.»
Et l’élue hervienne d’insister  : « Ce que je trouve dommage dans le livre, c’est qu’on oppose les gens alors que le but, c’est de travailler ensemble pour qu’on améliore la qualité de l’enseignement. C’est ce que j’ai proposé dans mon courrier.»
Pour sortir de cette polémique stérile, la ministre «propose une rencontre», « car au-delà des excès, écrit-elle, liés sans doute à votre sentiment d’urgence, vous mettez le doigt sur de profonds questionnements, formulés par de nombreux enseignants. Cette rencontre représenterait l’occasion de parler de l’avenir, des solutions. Votre livre ne les aborde pas.»

Madame la Ministre démontre qu'elle sait jongler avec les mots. 
Elle possède un langage châtié, qui en mettront plus d'un KO, elle pourra jouer de son "KAA" vous savez le serpent du livre de la jungle, celui qui dit toujours "aie confiance, aie confiance en moi".
Attendons la suite, la rentrée n'est pas loin.

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