mardi 15 octobre 2013

La faute à qui?

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Le curé de Loyers n’était pas un saint
JACQUES LARUELLE
Curé sous un nom, assistant social sous un autre, Edouard était aussi père.
Jusque mars 2010, Edouard Kabongo était un homme fort occupé. Maintenant, expliquait-il hier devant le tribunal correctionnel de Namur, devant lequel il comparaît pour faux, usage et escroquerie, “je ne fais rien. J’essaie de trouver du travail”.
La vie réglée de cet homme né au Congo il y a 55 ans s’est écroulée comme un château de cartes il y a trois ans et demi. Il avait alors dû troquer sans gloire son presbytère de Loyers, où il animait la paroisse locale, pour une cellule de la prison de Namur.
Il y restera deux mois, le temps pour la justice de commencer à faire la lumière sur sa double vie. Edouard Kabongo n’était en effet pas que prêtre. Il avait bien officié à Grand-Leez, avant Sauvenière, Rochehaut, Vivy, Rossart, Orgeo avant d’aboutir, en 2007, à la paroisse Saint-Sébastien de Loyers.
Mais ce que les fidèles ne savaient pas, c’était qu’il était aussi assistant social depuis 2009 au CPAS de Schaerbeek. Ils ignoraient également qu’il avait une femme – et trois enfants – installés à Zemst dans le Brabant flamand. Ce qui peut expliquer que ses paroissiens, tombés des nues à cette annonce, le trouvaient parfois un peu pressé ou expéditif lors des offices.
Il n’y aurait là rien de répréhensible pénalement si ce n’était sous deux identités différentes. Et aussi si, avant d’occuper ses deux emplois – son office de prêtre était rémunéré 1 600 euros par mois – il ne touchait pas indûment des allocations de plusieurs CPAS. Koekelberg, Ixelles et Schaerbeek lui réclament aujourd’hui une note de 80 000 euros.
D’autres CPAS – Walcourt et Courcelles – ont également été abusés par sa femme, épousée selon des rites coutumiers au Congo. Elle l’a dit hier au tribunal. De quatre ans sa cadette, Muyadi Manzila, affirme qu’elle l’avait connu alors qu’il était prêtre au Congo. Il lui a fait un premier enfant : ce serait pour éviter le scandale qu’elle aurait rejoint la Belgique.
Edouard Kabongo arrive, lui, en Belgique en 1997 après une demande d’asile introduite deux ans plus tôt. Il s’appelle Kapenda Kabongo. Le 15 octobre 1999, le vrai Edouard Kabongo arrive en Belgique comme prêtre, avec un doctorat de théologie obtenu à Fribourg.
L’enquête montrera qu’à côté de ses activités belges, il effectue aussi des remplacements en tant que prêtre dans le diocèse de Fribourg. En 2004, Kapenda Kabongo, qui a été reconnu réfugié politique, obtient la nationalité belge. Trois ans plus tard, c’est Edouard Kabongo qui devient belge.
Il avait ainsi deux cartes d’identité. Qui lui ont permis, a relevé le procureur Serge Mottiaux qui a requis deux ans de prison, de mettre en place “cette mécanique bien huilée”. Et aussi de gratter de l’argent à ses paroissiens sous couvert d’œuvres sociales à Kinshasa qui n’ont jamais existé.
Ce que conteste Edouard Kabongo. Il ne reconnaît pas les faux. Il attribue ses deux prétendues identités à la zaïrianisation : Kapenda est le prénom qu’il a dû prendre au milieu des années 1970 avant de revenir à Edouard, son nom de baptême. “Quand j’ai obtenu deux cartes identités différentes, je n’ai pas pu revenir en arrière”, dit-il, en soulignant que “le parcours du demandeur d’asile est une vraie galère” et qu’il a dû y avoir des erreurs à l’Office des étrangers ou à la commune.
Il reconnaît seulement avoir perçu indûment des allocations du CPAS quand il était demandeur d’asile “pour pouvoir mener à bien mes études d’assistant social pour pouvoir être utile à la société”. Ce que ne croit pas la défense du CPAS d’Ixelles qui a fait remarquer qu’il a tenté d’obtenir un “article 60”, emploi qui ouvre après un an le droit aux allocations de chômage.

Jugement le 18 novembre.

Son acte est répréhensible mais, même si, il a mal agi, il n'a été qu'un escroc au service des gens. Combien de "Kabongo" mènent une vie double, triple, etc ... en Belgistan. Il y a eu des précédents, il est vrai qu'ils étaient soit inscrit dans différents CPAS, soit dans différents bureaux de chômage, que sont ils, donc, devenus?

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